« Ya’akov fut fort effrayé et plein d’anxiété. » (Vayichla’h 32,8)
Face à la durée de cet exil actuel, qui est qualifié d’exil d’Edom, ce qui fait référence au renforcement des écorces d’Amalek et d’Essav, il n’existe aucun conseil, sagesse ou astuce, hormis le fait d’intensifier la prière, les supplications, les cris, les implorations et les soupirs, de façon démesurée, « Jusqu’à ce que l’Eternel observe et voie du haut des cieux ». En effet, la prière est supérieure à tout, et elle inclut toutes les cinquante portes de la sainteté, parce qu’elle relève du verset : « L’Eden qu’aucun œil n’a vu», c’est-à-dire la racine de la Torah, à la racine même de toutes les sources de la sagesse de la sainte Torah. La prière est en rapport avec le verset : « Un chemin que l’oiseau de proie ne connaît pas », ce qui fait allusion à la Cinquantième porte que personne n’a saisie. En d’autres termes, celui qui se consacre à la prière en se renforçant de tout son possible afin d’accroître les prières et les propos tenus entre lui et son Créateur, suscite un éveil de l’Éden supérieur, associé à la Cinquantième porte, en relation avec le verset précité : « Un chemin que l’oiseau de proie ne connaît pas ». En effet, il n’existe aucune intelligence capable de saisir et de comprendre jusqu’où s’étend la portée de la force des prières d’Israël, même celles qui émanent du Juif le plus insignifiant, en particulier lorsque chacun prie à l’égard de la détresse que son âme ressent, quand il prend conscience de son éloignement vis-à-vis de l’Eternel. Même l’ange sacré qui réceptionne les prières d’Israël pour en faire des couronnes à la gloire de D.ieu, ignore où élever cette couronne redoutable. Il s’adresse à la prière, en la sommant de bien vouloir s’élever d’elle-même afin de venir se poser sur la « tête du Créateur », comme l’ont affirmé nos maîtres de mémoire bénie. C’est pourquoi au sujet de la délivrance finale, il est écrit : « C’est avec des pleurs qu’ils reviendront, c’est avec des supplications que Je les conduirai », parce que cet exil est en relation avec le verset : « Elle est descendue de façon prodigieuse » (Le peuple d’Israël et la Présence divine en exil), ce qui a trait au renforcement de la cinquantième porte de l’impureté. C’est pourquoi la délivrance complète qui aura lieu dans le futur se réalisera principalement grâce à la prière qui relève elle aussi de la Cinquantième Porte de la sainteté. (Likouté Halakhot § 12,13).
La grandeur du Likouté Téfilot
Rabbi Na’hman de Toulchin raconta qu’il vit une fois le manuscrit original des prières de Rabbi Nathan. Le livre tout entier était tellement maculé des larmes de Rabbi Nathan, qu’on ne pouvait en lire que les premiers mots écrits en gros caractères.
Ce que les adversaires du mouvement Breslev reprochaient à Rabbi Nathan en particulier était de manquer du Roua’h Hakodech (le Souffle divin) indispensable à celui qui compose une prière. Un jour Rabbi Nathan priait sur la sépulture de Rabbi Na’hman, en récitant ses propres Téfilot. En partant, il dit très surpris : « Les opposants demandent si les prières sont empreintes de Roua’h Hakodech, en fait elles dépassent le Roua’h Hakodech, parce qu’elles émanent de la Cinquantième Porte » (Korvé Or),