Rabbi Israël Ber Odesser est né le 25 novembre (20 du mois de Kislev) 1896 à Tibériade en Terre Sainte, d’une famille de ‘Hassidim. Son âme ressentait dès son enfance le désir ardent de se rapprocher de Dieu.
À 17 ans, il découvre un livre jeté, sans couverture, et dont il ne connait pour l’instant pas l’auteur, Hishtapekhout-haNéfesh (l’Épanchement de l’Âme – recueil des enseignements de Rabbi Na’hman constituant le véritable guide pour Hitbodedout, la Conversation Divine) qu’il commence alors à mettre en pratique assidûment dans les montagnes alentour.
Finissant par apprendre qu’il s’agit des enseignements de Rabbi Na’hman de Breslev, il supplie Dieu de pouvoir s’y attacher. Il va alors rencontrer son Maître, à l’hiver 1914, Rabbi Israël Kardouner.

Son Maître…
Rabbi Israël Kardouner, né en Pologne en 1868, s’attacha à Rabbi Na’hman en 1889, en découvrant le Tikoun-Haklali. En plein recherche spirituel, il se rend chez le Rabbi de Tchérin (1826-1894), le dirigeant Breslev de l’époque qui, après lui avoir parlé, lui conseille d’aller plutôt chez Rabbi Moché Breslever, car lui avait tout reçu de Rabbi Nathan directement…
En effet, Rabbi Moché Breslever avait été recueilli encore enfant par Rabbi Nathan qui l’éleva. Rabbi Moché grandit donc chez lui, l’observant en toutes choses, en apprit comment se comporter en toutes situations. Or Rabbi Nathan l’éduqua selon la voie du Tsadik :
Rabbi Moché Breslever passa la plupart de sa vie dans la forêt, en prière et en méditation dans l’attachement au Créateur, en une conversation ininterrompue avec Lui, en un appel incessant vers Dieu, par des larmes et des pleurs pour briser ses chaines, en un cri du cœur vers Lui, car c’était là l’essentiel de son Service Divin, pour transcender ce monde niveau après niveau… Rabbi Israël Kardouner suivra son exemple…
Entretemps, il fonda une Yéshiva à Ouman, et commença à éditer les livres de Rabbi Na’hman à partir de 1901.
Puis il monte en Terre Sainte en 1904, et y fonda aussi une Yéshiva, à Jérusalem, tout en continuant à imprimer les livres de Rabbi Na’hman jusqu’en 1913 (à l’exemple de la première édition de Hishtapekhout-Hanéfesh, en 1905, celle qui arriva par la suite entre les mains de Rabbi Israël Ber Odesser…)
Rabbi Israël Kardouner monte ensuite dans le nord du pays où il institue une Yéshiva de nuit à Mérone. C’est là qu’il passait la plupart du temps, dans un très haut niveau de prière et de méditation, sur le Tombeau de Rabbi Shimon Bar Yo’haï (l’auteur du saint Zohar), dont il inondait réellement le sol de ses larmes…
Rabbi Israël Kardouner retournera plusieurs fois à Ouman pour le Rassemblement de Rosh-Hachana. La dernière fois sera à l’automne 1913…
C’est peu après qu’il rencontrera Rabbi Israël Ber Odesser, à qui il sacrifiera les cinq dernières années de sa vie, pour lui transmettre la voie authentique de Rabbi Na’hman… jusqu’à sa disparition le 15 octobre (9 ‘Heshvan) 1918, alors âgé d’une cinquantaine d’années.
Son épouse Guittel, qu’il avait épousé en montant en Terre Sainte, et qui lui avait survécut de nombreuses années, était consultée dans son vieil âge par les ‘Hassidim pour ses conseils car ils connaissaient son niveau d’élévation…
La même année de l’attachement à son Maître et par son biais, Rabbi Israël se maria. Ce fut avec Esther Mindel, et ils auront dix enfants. Elle décédera en 1965.
Malgré la guerre et la misère, les souffrances et une opposition extrêmement virulente qu’il subit lui aussi toute sa vie, Rabbi Israël puisera de ces cinq années passées avec Rabbi Israël Kardouner une force exceptionnelle.
La Révélation ultime…
Moins de trois ans plus tard, Rabbi Israël ne jeûna pas le jour de Jeûne du 17 Tamouz (commémorant la destruction du Temple de Jérusalem, soit cette année-là le 13 juillet 1922).
Rabbi Israël, qui passait toute ses nuits dans les Prières, la méditation et l’étude, sans manger ni boire, ressentit une très grande faiblesse ce matin-là… et mangea… Or, c’était un jour de jeûne, et pour quelqu’un de son niveau éthique, outrepasser un Statut de cet ordre constituait une catastrophe spirituelle…
Il en conçoit un tel désespoir… Prostré pendant six jours… Aucun conseil ne pouvant l’aider… Mais le fond de la descente sera le sommet de l’élévation… Il implore Dieu de le sauver d’une telle chute, prenant conscience qu’en apparaissant dans cet état aux yeux des gens (un ‘Hassid- Breslev ne devrait-il pas toujours être joyeux…?) il risque de profaner le Nom de Dieu…
C’est alors que dans l’après-midi du 19 juillet (le 23 Tamouz), il reçoit le Péteq, la célèbre Missive de onze lignes, écrite et envoyée par Rabbi Na’hman lui-même de son endroit, car n’étant plus de ce monde depuis 112 ans… dont voici la traduction intégrale :
Il m’a été très difficile de descendre vers toi, mon cher disciple, pour te dire que j’ai apprécié grandement ta dévotion. C’est sur toi que j’avais dit : « Mon feu flambera jusqu’à l’arrivée du Mashia’h ». Sois courageux et fort dans ta dévotion « Na Na’h Na’hma Na’hman méOuman » Par cela je te révèle un secret et le voici :
Plein à déborder d’un rayon à l’autre (P.Ts.P.Ts.Y.H).
Du renforcement dans la dévotion, tu le comprendras. Et le signe : le 17 Tamouz ils diront que tu ne jeûnes pas.
Ce message écrit et envoyé par Rabbi Na’hman est sa révélation ultime : comment trouver refuge contre l’hérésie qui se déverse comme un déluge dans les derniers temps, si ce n’est par la mélodie de l’Ancien Caché, résonance Divine de toute la Création (voir au chap. Résonnance), révélée à la 7e ligne du Péteq : Na Na’h Na’hma Na’hman méOuman
Rabbi Na’hman dévoile ainsi que son nom et son sceau est désormais le Chant Nouveau, décliné en quatre niveaux.
Au début de la neuvième ligne, les deux mots : « Plein à déborder » (Malé Végadish) décrivent selon Rashi (sur le verset de Bamidbar 27;23) l’ordination par Moché de son disciple Yéhoshou’a. En l’emplissant Plein à déborder du Savoir Divin, le disciple devient la Merkava, le Transport de l’âme de son Maître, son Revêtement…
À la fin de la neuvième ligne, (P.Ts.P.Ts.Y.H, à prononcer : Pé- Tsadik Pé-Tsadik Youd-Ké), constitue le nom de l’Ange préposé à la Fête de Rosh-Hachana.
Rabbi Israël reçut le Péteq à l’âge de 26 ans. Il le garda secret une soixantaine d’années, seuls quelques initiés étant dans le secret… Ce n’est qu’après avoir reçu l’approbation du décisionnaire de l’époque, Rabbi Moché Feinstein, en 1984, qu’il dévoila le Péteq dans le monde.
Pendant cette soixantaine d’année, personne ne sait vraiment ce qui s’est passé dans la vie de Rabbi Israël… Le peu que nous en savons, c’est qu’à l’exemple de son Maître, Rabbi Israël Kardouner, il était plongé dans la forêt en prière et en méditation, dans l’exaltation de son aspiration vers Dieu, voie de la transcendance de Rabbi Na’hman.
Rabbi Israël atteignit entre 70 et 80 ans la perfection dans la pureté, au point de déclarer que les tentations le fuyaient, que son penchant au malétait mort, et que pour lui, rester dans ce monde était de l’ordre du miracle… Ce n’est qu’ensuite que Rabbi Israël reçu de dévoiler le Péteq au monde…
Après la chute du communisme et l’ouverture des frontières à l’Est en 1989, Rabbi Israël se rendra au Rassemblement de Roch-Hachana à Ouman chaque année, même âgé de 98 ans et sur chaise roulante…
Rabbi Israël Ber Odesser quitta ce monde à la sortie du Shabbat, le 23 octobre (le 18 du mois de ‘Heshvan) 1994 à Jérusalem, où il est enterré.
Il avait déclaré : « Dieu Béni-soit-Il sait et est témoin que je suis tout à fait prêt à sacrifier ma vie, mon argent, et tout ce que je possède dans ce but : rapprocher ne serait-ce qu’une âme de Dieu, ou au moins, mettre en lui ne serait-ce qu’une pensée de Téshouva, même pour un instant seulement ! »
Il voua sa vie entière, vivant démuni de tout, en répandant la lumière de son Maître, Rabbi Na’hman.
C’est ainsi que depuis la disparition de Rabbi Israël, plusieurs millions des livres de Rabbi Na’hman sont imprimés et diffusés à sa charge, comme stipulé dans son testament.

Ibé-HaNa’hal
L’ouvrage majeur de Rabbi Israël, Ibé-HaNa’hal, est le Recueil de sa correspondance, un ensemble de lettres dont chacune est une sorte de diamant finement ciselé imbriquant tous les enseignements de Rabbi Na’hman, éclairant les uns par rapport aux autres. Ces lettres, fruit de tous les pleurs et des aspirations de Rabbi Israël vers Dieu, pour chacune l’ouvrage de plusieurs semaines, sont indispensable et fondamental pour accéder à lumière du Tsadik dans nos dernières générations.
Rabbi Israël pût déclarer vers la fin de ses jours :
« Je suis (Ani) Na Na’h Na’hma Na’hman MéOuman ! »
En effet, il reçut en lui l’âme de son Maître, véritablement, et en devint ainsi la Merkava… révélant la voie véritable de Rabbi Na’hman pour toutes les dernières générations, jusqu’à l’arrivée du Mashia’h.