Rabbi Israël Kardouner (Halperin) est né à Tempol en Galicie. Son père, Yéoudah Halévi était un grand négociant de vin dans la ville de Tchernobil. Rabbi Israël Kardouner était admiré de tous et chacun le voulait pour sa fille. Aussi, il avait été décidé que ce serait l’homme le plus honorable de la ville qui le prendrait pour gendre.
Malgré son érudition, il sentait un manque dans son service divin et il consultait souvent des Rabbanim pour répondre à ses questions. Il se mettait à l’abri des regards, derrière les tonneaux de vin de son père, et récitait les psaumes des heures entières. Un jour il trouva dans une synagogue une petite brochure où était imprimé le Tikoun Aklali. Ce fut pour lui une telle révélation qu’il décida de devenir Breslev. Il lut l’importance de se rendre à Ouman sur le tombeau de Rabbi Na’hman. A la suite de cela il décida de voyager à Ouman. Il confondit la ville d’Ouman avec une ville de Russie portant le même nom, et il se retrouva là-bas. S’attendant à y trouver beaucoup de sainteté, il fut peiné de voir tant de non-Juifs et de Juifs assimilés.
Entre temps, Rabbi Israël Kardouner ayant compris sa méprise, prit la route vers l’Ukraine pour arriver à Breslev. Ensuite il se dirigea vers Ouman où il récita le Tikoun Aklali et il fut transporté par une grande émotion… Et quand le père de Rabbi Israël Kardouner apprit que son fils était parti à Ouman, il prit le deuil. Il retira ses Téfilin et ses chaussures et récita le Kadich.
Ne faisant pas cas de l’opposition familiale, Rabbi Israël Kardouner décida de s’installer dans la région de Ouman et il épousa une fille de la ville. Il se rendit à Tchérin et rencontra un ‘hassid Breslev Rabbi Na’hman de Tchérin, le rav de la ville. Il désira devenir son élève. Après deux semaines le Rav de Tchérin dit à Rabbi Israël Kardouner : « Rabbi Moché Breslever a grandit auprès de Rabbi Nathan ! C’est lui qui pourra t’inculquer les enseignements sur Rabénou. » Il lui donna une lettre de recommandation et l’expédia chez Rabbi Moché. Celui-ci le reçut avec beaucoup d’égards et Rabbi Israël Kardouner devint son principal élève.
Mais le plus grand désir de Rabbi Israël Kardouner était de se rendre en Terre Sainte. Pour entreprendre ce périple, il lui fallait de l’argent et surtout un visa. Il économisa sou par sou et embarqua sur un bateau en direction d’Eretz Israël. Il commença par habiter à Jérusalem où il se rapprocha de Rabbi Avraham ‘Hazan en Israël. Malgré le danger de l’époque, il se rendait très fréquemment au Kotel. Ensuite il partit habiter trois ans à Hévron et après à Safed. Entre temps il se re-mariera avec Guitelé. A Méron, il ouvrit un Kollel de ‘Hatsot, où les gens se levaient la nuit pour étudier et prier. La forêt des alentours portera même le nom de « forêt de Kardouner ». Sa joie et sa confiance en Dieu étaient légendaires. Il était toujours de bonne humeur et on le surnommait « Tchok » qui veut dire en yiddish le « joyeux ».
À cette époque, il n’y avait personne à Mérone, et on lui avait remis les clefs de la synagogue de Rabbi Chimon Bar Yo’haï. Là-bas, tout seul, il faisait hitbodédouth. Il se rendait dans les collines avoisinantes, pour méditer, prier et se consacrer entièrement au service divin. Il y passait la semaine pour retrouver sa famille le Chabat à Safed.

Quelques années plus tard, en En 1914, il rencontrera Rabbi Israël ber Odesser. La fréquentation des deux Tsadikim dura cinq années, marquée du côté de l’opposition par des conflits, des insultes, des coups, et même la mort du beau-père. On fera tout pour les briser, les séparer, mais en vain. Sur la tombe de Rabbi Akiba, ils prêtent le serment de ne pas se séparer, quoiqu’il arrive. Et ces « années de serment » seront des années de vraie vie d’une intensité extraordinaire, jusqu’à ce que Rabbi Israël Kardouner annonce qu’il sent que sa fin est proche. Il pressent qu’une grande vague d’hérésie va déferler sur le monde. C’est à la fin de la première guerre mondiale en 1919, qu’il s’éteint, c’est-à-dire le 9 ‘Hechvan. Leur épopée vient de se terminer, mais ensemble, ils ont créé et scellé un monument indestructible et éternel !
Sur lui Rabbi Israel Ber dira : En voyant Rabbi Israel Kardouner, on pouvait voir comment seraient les hommes dans le monde Futur ». « On a gravé sur sa tombe, le mot « Breslever » car de sa vie, il n’avait jamais raté un seul Tikoun ‘Hatsot. »









