Les Tsadikim éminents connaissent parfois une certaine descente, afin de faire monter, d’élever et de purifier Israël vis-à-vis de leur Père céleste. C’est ainsi que nos maîtres ont déclaré, à propos de David, qu’il commit cet acte (l’histoire de Batcheva et de Ouri) dans le seul but d’enseigner le repentir. C’est là ce que David a dit sur lui-même : « Quant à moi, j’ai les mains salies par le sang et le placenta, afin de rendre pure la femme pour son mari ». Ceci est à mettre en relation avec le rituel de la vache rousse qui rendait impur les purs en leur conférant temporairement une impureté mineure. Cependant, par leur attitude, les Cohanim (représentant aujourd’hui les Tsadikim) élevaient et purifiaient ceux qui étaient impurs au sein d’Israël, en leur faisant quitter une impureté sévère qui n’est autre que l’impureté de la mort.
Ceci correspond à la notion de descente qui a pour finalité l’ascension, en liaison avec l’annulation de la Torah qui permet son accomplissement. En effet, grâce à l’annulation et à la descente, on élève les âmes d’Israël en dehors de l’impureté, c’est pourquoi la lecture de la section relative à la vache rousse intervient juste après Pourim, car c’est là tout le sujet inhérent au miracle de Pourim qui aboutit à l’épanchement d’une grande illumination, au point que la descente se transformera en ascension. Cette notion rappelle que l’on néglige l’étude de la Torah afin d’assister à la lecture de la Méguila, et on le fait aussi lorsqu’il s’agit d’accompagner un défunt à sa dernière demeure, ou lorsqu’il s’agit d’assister à un mariage. En d’autres termes, Pourim et la lecture de la Méguila sont à mettre en relation avec la descente qui a pour visée l’ascension, autrement dit l’annulation de la Torah qui permet précisément son accomplissement. C’est là ce qu’ont dit nos maîtres lorsque l’on est prêt à négliger l’étude de la Torah pour accompagner un défunt à sa dernière demeure : en effet, du fait que le Tsadik s’annule quelque peu, il purifie et extrait les âmes d’Israël en dehors du côté de la mort, de l’impureté du mort, et il purifie la femme pour son mari, ce qui fait allusion à la participation à un mariage. Il rapproche ainsi Israël de son Père céleste. (Otsar Hayira)
Le Tsadik symbolise la vache rousse qui purifie le mode entier de toutes les sortes d’impureté. Il est écrit dans le Zohar (69, 112a) que tous les actes de dévotion du monde entier, toutes les incarnations, les purifications et les épreuves, ainsi que la révélation de la foi doivent passer par le Tsadik, comme il est écrit: « De toute Maison, c’est le plus dévoué » (Bamidbar 12, 7).
