Le Tsadik surpasse le Grand Prêtre.
Durant la période des Trois semaines, en particulier le 9 Av, on doit beaucoup pleurer sur la destruction du Temple, afin d’éveiller surtout la miséricorde divine pour que Dieu nous ramène dans un repentir parfait, de sorte que nous méritions grâce, aux larmes, de soumettre et de neutraliser le poison malfaisant du regard hostile qui génère l’oubli, ce qui nous permettra d’accéder à la mémoire, en se souvenant bien du monde futur, et en comprenant les saintes allusions que Dieu nous signale à travers chaque pensée, parole et action, dans le but de nous rapprocher de Lui, en fonction de l’individu, du lieu et du moment. Nous avions accès à tout cela pleinement, grâce à la sainteté du Temple. À présent que le Temple est détruit et que nous avons été exilés de notre terre, là où se trouve la racine de la sainteté de la mémoire, nous gardons espoir malgré tout dans chaque génération, grâce aux Tsadikim de vérité qui font briller sur nous le souvenir à tout moment, car le Tsadik et l’érudit authentique sont plus précieux que le Grand Prêtre qui pénétrait dans le Saint des saints, comme nos maîtres de mémoire bénie l’ont affirmé. C’est pourquoi, en vérité la disparition des Tsadikim est bien plus pesante quela destruction du Temple, et l’on doit pleurer et beaucoup s’endeuiller sur leur départ, causé par nos nombreuses fautes. Cependant, nous devons malgré tout nous renforcer sans nous résigner, en affirmant que notre espoir éternel a disparu, et qu’il nous est impossible de conserver le souvenir de sainteté, à cause du renforcement du regard hostile qui constitue pour nous la cause de toutes les destructions et des exils, car même maintenant, notre espoir est intact. En effet, en nous lamentant et en pleurant à ce sujet, Dieu nous prend en pitié et nous aurons le privilège de soumettre le regard mauvais, au point d’accéder à la mémoire parfaite, à la reconstruction du Temple, et à la délivrance ultime qui adviendra par l’intermédiaire du Machia’h, grâce auquel l’œil hostile sera principalement soumis (Otsar Ayira).
La splendeur du peuple
C’est la raison pour laquelle on ne porte pas les Téfilin le matin de Ticha Béav, car les Téfilin sont de l’ordre de la splendeur. Or, à ce moment-là, on marque la disparition de la splendeur du peuple juif (Le Tsadik est comparé à la splendeur d’Israël). Assis par terre, on se lamente sur l’ampleur de nos fautes à l’origine de la destruction du Temple de notre splendeur. Comme si notre gloire n’était plus, et comme si la maison de Yéhouda était semblable à tous les peuples. C’est à Min’ha que la grande partie du Temple a été détruite, comme nos Sages l’affirment : « C’est vers le soir qu’ils incendièrentle Temple». Or, c’est à ce moment-là que commence le grand adoucissement, car c’est l’heure de la naissance du Machia’h. C’est alors qu’on peut mettre le Talith et les Téfilin. (Otsar Hayira).
On ne se revêt pas le Talith et des Téfilin le matin, mais l’on verse des larmes et l’on s’endeuille sur la destruction du Temple. Nous devenons semblables à des gens ignorants et à de parfaits incultes, et nous ne disposons d’aucune vitalité, hormis celle qui provient de ce qui maintenait le monde avant le don de la Torah. Non seulement notre Temple a été détruit, mais de plus, les Tsadikimauthentiques ont disparu en raison de nos nombreuses fautes, leur mort étant deux fois plus affligeante que la destruction du Temple, comme nos maîtres l’ont affirmé. Pour tout cela, il convient de pleurer abondamment devant Dieu, en toute innocence et simplicité, en particulier durant cette période des Trois semaines. En agissant ainsi, nous éveillons la miséricorde de l’Éternel, afin qu’Il draine également sur nous, à présent, la force des grands Tsadikim qui sont parvenus à attirer le trésor des dons gratuits, au point que nous réussirons ainsi à revenir sur notre terre et nous construirons notre Temple. (Otsar Hayira).
