« Puis tu feras le Tabernacle. » (Ex 26,1)
L’homme doit énormément accroître la prière durant toute sa vie. Même lorsqu’il constate avoir beaucoup prié sans avoir été exaucé, alors que les désirs et les troubles se renforcent contre lui à chaque fois davantage, qu’il ne commette pas l’erreur de penser que ses prières sont vaines, mais qu’il sache et croie qu’aucune parole n’est jamais perdue. Chaque prière et propos tenu dans l’intimité avec son Créateur, laisse un impact. Les Tsadikim authentiques recueillent toutes ces prières et ces conversations, pour en construire des édifices merveilleux, en rapport avec l’élaboration du Michkan. Chacun doit se renforcer beaucoup dans la prière et l’Hitbodedout en permanence, quoi qu’il advienne, jusqu’à ce que, de par la multiplication des prières, la construction soit achevée à la perfection. La miséricorde divine s’émouvra alors, et Dieu le rapprochera pleinement. L’homme reviendra à l’Eternel qui le prendra en pitié.
Cependant, lorsqu’il bénéficiera de quelque salut, qu’il ne se trompe pas en pensant que son succès découle de ses prières et de ses bonnes actions, mais qu’il sache que tout n’est que le fruit de la bonté divine. Bien que nous ayons conscience qu’il nous est impossible d’obtenir une parfaite délivrance par notre seule prière, nous devons malgré tout réaliser ce qui nous incombe, en intensifiant la prière de toutes nos forces. La miséricorde divine s’en trouvera émue et l’Eternel agira en déployant Sa bonté, en nous sauvant prochainement en faveur de Son Nom. Ce que l’on vient de dire est également inscrit dans ce passage (Likouté Moharan 2) : « L’homme doit, par sa prière, viser un cheveu sans le manquer, c’est-à-dire qu’il ne s’inclinera ni à droite, ni à gauche. En d’autres termes, il ne commettra pas l’erreur de croire que les prières ne servent à rien, parce que cela fait bien longtemps que les gens implorent, sans avoir été délivrés, ce qui est en rapport avec le fait de s’infléchir vers la gauche (Le côté d’Essav – Amalek qui considère que les prières sont inutiles). De même, il ne se trompera pas en affirmant : « Qu’avons-nous à accroître la prière ? Étant donné que la délivrance ne dépend que de Sa bonté uniquement, puisqu’il en est ainsi, appuyons-nous seulement sur elle ! ». Une telle attitude correspond au fait de s’incliner vers la droite, de manière inappropriée (Ce qui est le côté d’Ichmaël qui considère qu’il n’est pas nécessaire de tellement prier, puisque tout ne dépend finalement que de la bonté divine …). En effet, il faut multiplier beaucoup les prières en permanence, tout en connaissant, malgré tout, la vérité : nous n’avons pas le mérite d’œuvrer, par notre prière, à moins de faire appel à Sa bonté, mais en dépit de cela, nous devons faire ce qui nous incombe, en accroissant toujours les prières. L’Eternel agira comme bon Lui semble, Il épanchera sur nous Sa bonté, en le faisant pour Lui-même et Il nous délivrera rapidement, en faveur de Son Nom (Likouté Halakhot, Hochen Michpat, Hilkhot na’halot 4, §10,20).
