La Mitsva du compte de l’Omer nous rappelle une évidence : nos jours sont comptés ! Il nous faudra rendre des comptes sur chaque jour passé. De même qu’il nous faut compter sept semaines pleines entre Pessa’h et Chavouot, également nous devons faire en sorte que notre vie soit comblée, à travers le service de Dieu, en évitant de gaspiller notre temps précieux en pure perte, à Dieu ne plaise. Les sept semaines font allusion à la totalité d’une vie humaine, incluse dans les sept jours de la semaine.
C’est pourquoi, il est défendu à l’homme de repousser une chose jusqu’au lendemain. Au contraire, il doit se souvenir que la journée qu’il est en train de vivre est unique et ne reviendra plus jamais. Comme le dit Rabbi Na’hman, à propos du verset : « Aujourd’hui, si vous écoutez Sa voix », aujourd’hui précisément car l’essentiel du service de Dieu est d’avoir conscience que le jour présent est notre seule réalité (nous n’avons aucune emprise ni sur le passé ni sur le futur) (Likouté Halakhot Pikadon 4).
Attendre certes, mais continuer à espérer ! Bien qu’il soit nécessaire de faire preuve d’un vif empressement dans le service de Dieu, ce qui est d’autant plus vrai pour celui qui n’a pas toujours éprouvé un grand engouement pour la spiritualité, il faut cependant se montrer patient et espérer, jusqu’à la délivrance tant attendue. Durant cette période qui précède la rédemption personnelle, il est interdit d’en détourner son esprit, mais bien au contraire, il faut aspirer, désirer, espérer et … compter les jours. Quand aurai-je le privilège d’accéder à ce moment si merveilleux qui marquera la délivrance définitive de mon âme ?
C’est de cette manière que nous vivons la période de l’Omer, précédant le don de la Torah. Nous souhaitons montrer au Créateur que nous aspirons de toutes nos forces à recevoir, une nouvelle fois, la Torah ! Bien sûr, nous aurions aimé la recevoir aussitôt après la sortie d’Egypte ! Cependant, il ne faut pas bousculer le temps, car une phase de maturation est importante pour goûter pleinement à la Torah, au moment où nous serons prêts à la recevoir. Il nous faut donc compter les jours, en accroissant, jour après jour, notre désir pour Dieu et Sa Torah.
En augmentant notre amour, nous accumulons des paroles brûlantes comme des braises, conformément à ce qui est dit : « L’amour est fort comme la mort, ses braises sont ardentes, une flamme divine ». C’est précisément ce qui nous permet de recevoir la Torah, à propos de laquelle il est écrit : « Tu as entendu Ses paroles, du milieu du feu » (LH. 5, §22,23,25).
Lorsqu’on se renforce dans la joie, pendant les jours de Pourim, en tapant des mains et en dansant, on mérite de réaliser, totalement, le commandement de la supputation de l’Omer, et grâce à cela, on mérite de recevoir la Torah « dévoilée » et la Torah « cachée ».
Les quarante-neuf jours de la supputation de l’Omer correspondent aux quarante-neuf portes du repentir en relation elles-mêmes, avec les quarante-neuf lettres composant les noms des tribus des fils de Ya’akov, notre ancêtre, qu’il repose en paix. Durant les quarante-neuf jours de la supputation du Omer, il faut penser à se repentir, revenir vers Dieu grâce aux quarante-neuf lettres et aux quarante-neuf portes du repentir, comme cela a été dit. En effet, tout Juif est relié à une lettre spécifique des lettres des Tribus et à une porte spécifique de repentir. Ce n’est que grâce à un repentir authentique que chacun peut mériter d’arriver à la lettre de la Tribu et à la porte du repentir qui lui est propre. La fête de Chavouot correspond à la Cinquantième Porte du repentir, et par cette Porte, Dieu se rapproche de ses enfants avec une très grande miséricorde. De plus, il faut savoir que la lecture des Psaumes, en particulier quand ils sont dits lentement et avec concentration, est tout à fait propice à éveiller l’homme au repentir pour le connecter à la lettre de la Tribu à laquelle il appartient ainsi qu’à sa porte, comme il est dit : « Les Psaumes sont propices au repentir », ainsi on méritera le repentir authentique et la purification de toutes nos impuretés. C’est-à-dire des hérésies et de toutes les souillures de la foi, afin de revenir vers Dieu pour que Lui revienne vers nous avec une grande miséricorde le jour de Chavouot.