Biographie de Rabbi Na’hman
C’est avec émotion que nous vous proposons ce nouvel essai biographique sur la vie de Rabbi Na’hman de Breslev. Nous avons pris comme référence le très complet ouvrage biographique « Rabénou » en nous recentrant sur la personne de Rabbi Na’hman tout en laissant de côté certains autres aspects de sa vie comme ses ascendants, ses disciples, etc.
Dans un souci de rendre encore plus vivant le récit, nous avons décidé d’insérer des photos de la fin du 19ème siècle, ainsi que des reproductions des pages de garde des premières éditions.
Rabbi Na’hman vécut entre la fin du dix-huitième siècle et au début du dix-neuvième siècle, période charnière de l’humanité. La Révolution française proclamait le règne de la Raison et de la Liberté, et Washington et ses généraux se battaient pour l’indépendance américaine. Voltaire et Rousseau, Kant et Goethe, Mozart et Beethoven, Danton et Robespierre occupaient l’actualité et apportaient un souffle nouveau. Tout annonçait une nouvelle ère de libéralisation, tandis que la révolution industrielle naissante s’attaquait aux structures de la société ancestrale. Au sein du monde juif les décrets russes commençaient à être appliqués, et le mouvement d’émancipation s’intensifia, entraînant des changements dévastateurs.
Comme nous savons que Dieu, dans Sa grande bonté, fait toujours précéder le remède à la maladie, c’est en la personne de Rabbi Na’hman de Breslev que l’Éternel confia le remède pour cette génération fourvoyée, et pour toutes celles qui suivront jusqu’à la venue du Machia’h.
Dans ce livre on rencontre un grand nombre de superlatifs qui peuvent parfois indisposer le lecteur. Mais il faut dire qu’ils ne reflètent que l’exactitude à l’égard du Maître. La vérité, l’honnêteté et la sincérité sont l’essence même de Rabbi Na’hman, et elles transparaissent dans chaque page de l’œuvre de son principal disciple, Rabbi Nathan.
L’un des aspects les plus fascinants de Rabbi Na’hman est qu’il parlait très franchement de ses réalisations spirituelles. Nous trouvons dans certains passages que le Maître « s’enorgueillissait de », « se vantait de ses réalisations… » etc… Les gens s’attendent à ce que le Tsadik soit dépourvu de tout orgueil. Il convient de rappeler l’une de ses leçons : « L’humilité ne consiste pas à se présenter la tête basse, courbé… l’humilité véritable implique la sagesse » (LM 197). Et il est certain que la vraie humilité des Tsadikim authentiques peut échapper aux gens ordinaires, et particulièrement à ceux qui ne sont pas tout à fait libérés de leur propre orgueil. Moché écrit dans la Torah : « L’homme Moché était plus humble que tout homme… » (Nombre 12, 3). Et comment Moché pouvait-il s’affirmer le plus humble de tous ?
Ainsi, chacun pourra se faire une opinion de la grandeur de Rabbi Na’hman mais sa dimension véritable et sa sainteté vont bien au-delà de notre perception. C’est pourquoi nous devons finalement constater que tout ce qui a été écrit sur lui ne représente qu’une infime partie de la réalité et pour des raisons seules connues du Ciel, tout n’a pas été rapporté. Et même si l’on arrive à exprimer tant soit peu la sainteté qu’il a dévoilée dans ses enseignements, il est impossible de reproduire, sa façon très impressionnante de parler. Sa lumière a été voilée, cachée, et rien n’a été révélé quant à sa véritable identité. Car en dépit de l’attraction qu’il suscitait, Rabbi Na’hman demeure insaisissable et énigmatique. Sa dévotion outrepasse la compréhension du commun des mortels, et toutes ses actions sont auréolées de mystères insondables.
On parlera beaucoup de lui quand le Machia’h viendra, comme Rabbi Na’hman le déclara une fois en public : « J’ai déployé tous mes efforts devant l’Éternel pour que notre Rédempteur intègre soit l’un de mes descendants ! » Puisse-t-il venir au plus tôt, et de nos jours, Amen.