Et je raffermirai le cœur de Pharaon et il les poursuivra ; puis j’accablerai de ma puissance Pharaon avec toute son armée et les Égyptiens apprendront que Je suis l’Éternel.
Plein d’orgueil, Pharaon déclara : «Qui est l’Éternel pour que j’obéisse à Sa voix?» (Ex. 5:2). Moché essaya de convaincre Pharaon que c’est Dieu qui règne sur le monde entier, et qu’Il a le pouvoir de l’anéantir complètement, mais le souverain égyptien se tint sur ses positions en déclarant que c’était lui qui gouvernait l’univers. Le miracle de la traversée de la Mer Rouge devait démontrer comment cette arrogance et cet orgueil peuvent être brisés. Moché transforma la mer en terre ferme. Or la terre est associée à un concept de modestie, tandis que les eaux rugissantes, les vagues puissantes dénotent la force, la grandeur, le pouvoir illimité. En quelques instants, l’Éternel anéantit l’arrogance de ces eaux en les transformant en terre ferme. Le chant que Moché et les Enfants d’Israël entonnèrent lorsque la Mer Rouge se fendit, louait ainsi l’Éternel qui abat l’orgueilleux et le hautain (Likouté Halakhot ‘Orlah 4).
Pharaon fit atteler son char, emmena avec lui son peuple, prit six cents chars d’élite et tous les chariots d’Égypte, tous couverts de guerriers.
Ces chars représentent les pensées étrangères qui viennent harceler le fidèle durant sa prière. À leur tête se trouve Pharaon, qui n’est autre que le pouvoir de l’imagination. La principale réparation qu’un juif doit effectuer, touche la sanctification des pensées, autrement dit de donner de la force à son esprit, afin qu’il combatte l’imaginaire et le fantasme. On y parvient en multipliant les prières et en criant vers Dieu : « Aide-moi ! Aide-moi ! Aide-moi à faire Ta volonté ! Sauve-moi des armées du mauvais penchant ! » En affinant sa faculté d’imagination, l’homme en vient à acquérir une foi pure et parfaite en Dieu et dans le Tsadik authentique qui est du niveau de Moché, comme il est dit : « Ils placèrent leur foi en L’Éternel et en Moché Son serviteur » (Likouté Halakhot Choul’him 5, §26).

Comme Pharaon approchait ,les enfants d’Israël levèrent les yeux et voici que l’Égyptien était à leur poursuite ; remplis d’effroi, les Bné Israël jetèrent des cris vers l’Éternel.
Même si on retombe au niveau le plus bas, on ne doit jamais croire que tout espoir est perdu. Nos ancêtres se trouvèrent dans des circonstances similaires au bord de la Mer Rouge: la mer devant; les Egyptiens derrière; de part et d’autres, des bêtes féroces et le désert. Ils ne perdirent cependant pas espoir. Ils crièrent vers l’Éternel qui entendit leurs voix. Il en est de même pour nous : aussi éloigné de Dieu que l’on puisse être, l’espoir existe toujours. Cet état (Atik) est le niveau spirituel sublime de toute l’existence. C’est de là que vient le secours et l’assistance jusqu’au plus profond des abîmes. Le miracle de la traversée de la Mer Rouge peut donc ainsi être résumé: bien que tout puisse paraître perdu, l’espoir de la délivrance existe toujours (Likouté Moharan I, 21).