Rabénou, la lumière d’Israël
Le mardi 18 Tichri 5571 (16 octobre 1810), quatrième jour de Soucot, l’Arche sainte de Dieu fut enlevée. La Lumière d’Israël, Maître et Rabbi, la Lampe sacrée, Sainte, Supérieure, la Lumière cachée, Rabbi Na’hman, de sainte mémoire, s’éteignit. Il quitta ce monde la semaine où on lit la section « Vézot Habérakha », où il est écrit : « Moché le serviteur de l’Eternelmourut… »
L’âme de Moché a été renouvelée quatre autres fois au cours de l’histoire : à travers Rabbi Chimon bar Yo’haï (Rachbi), Rabbi Yits’hak Louria (Ari zal), Rabbi Israël Baal Chem Tov(Becht) et Rabbi Na’hman de Breslev (Rabénou) (‘Hayé Moharan 279). Rien ne se renouvellera et personne d’autre ne se manifestera plus sur terre jusqu’à l’arrivée du Machia’h (Amoud haTsadik 7).
C’est vers trois heures de l’après-midi que Rabénou cessa de vivre. Il rejoignit ses ancêtres dans la plus grande sainteté et pureté, radieux, éclatant, sans trouble d’esprit. Tous ceux qui étaient présents y compris les membres de la compagnie funèbre qui avaient l’habitude d’assister à de nombreux décès, étaient unanimes pour déclarer qu’ils n’avaient jamais vu une mort aussi sereine. Quant à la signification de son départ de ce monde, il n’existe simplement pas de mots pour la comprendre, comme le savent tous ceux qui ont étudié ses livres, ses conversations et ses contes, et qui comprennent et réalisent un tant soit peu sa grandeur. Nul ne lui a ressemblé et nul ne lui ressemblera jamais…
Une grande crainte émanait de sa personne, avant sa montée dans les mondes supérieurs. Rabbi Nathan écrivit :
« Heureux l’œil qui l’a contemplé. Il était allongé dans l’effroi et une grande crainte, à l’instar de celui qui est prêt à se déplacer, en montant à l’endroit où il s’élèvera. Heureux le corps qui ne tira pas profit de ce monde, ne serait-ce que de l’épaisseur d’un cheveu. Heureux les yeux qui ne jetèrent aucun regard sur ce monde-ci, car le monde tout entier ne valait pour lui, pas plus qu’un clin d’œil. Heureuses les oreilles qui restèrent sourdes à ce monde, et il en est de même pour tous les autres membres et les organes des sens, comme on comprend tout cela à travers l’histoire des sept Mendiants. Consulte-la bien et comprends qu’aucun homme au monde ne le précéda, quant à la manière d’énoncer des louanges sur un Tsadik, comme celles-là. Simplement, quand il sut raconter tout cela, cela signifie qu’il possédait toutes ces qualités. Si tu prends à cœur d’observer là-bas très attentivement, avec un regard de vérité, tu saisiras alors un peu de l’immense grandeur attenante à sa sainteté, laquelle s’élève au-dessus de toutes les saintetés… Sur aucun homme on n’a pu faire autant d’éloges, car sa sainteté surpasse tous les autres… Heureux est-il. »
Un témoignage incroyable nous est parvenu du responsable des fossoyeurs au moment de l’enterrement :
« J’étais en bas dans la fosse, et j’attendais que les membres de la Hevra kadicha fassent descendre le corps. Je tendis les bras pour le recevoir, lorsqu’une lumière surnaturelle m’éblouit, m’empêchant de voir quoi que ce soit. Après un court instant la lumière se dissipa, et je fus très surpris de constater que le corps saint reposait déjà en terre. Je ne sais pas qui l’a enterré, mais il y a une chose dont je suis certain, c’est que ce n’est pas moi. De là j’ai compris la grandeur de votre Maître Rabbi Na’hman ».
Il fut enterré à Ouman, précisément à l’endroit qu’il avait choisi. Sa sépulture avait été prévue depuis l’époque de la Création du monde. C’est de là qu’il s’emploiera à rectifier le monde pour les générations à venir, et notamment pour ceux qui se rendent sur sa tombe et y récitent le Tikoun Aklali.
Il est intéressant de constater que le second jour de ‘Hol hamoed Soucot, qui marque le jour de la disparition de Rabbi Na’hman tombe toujours le même jour de la semaine que la Hilloulade Rabbi Chim’on bar Yo’haï. De même en est-il de Pourim qui tombe aussi le même jour que la Hilloula de Rabénou (Kokvé Or).
